C'est vraiment fucking dur. Incroyablement dur. J'capote raide. Je ne sais même plus quoi écrire, tellement je me sens stallée.
Il y a des centaines de mots qui se chicannent pour sortir, s'étendre ici. Pourtant, j'arrive pas à m'ouvrir. Je refoule tellement d'émotions pour m'assurer que ces dernières semaines s'écoulent rapidement.
J'ai peur de reculer, j'ai peur de sauter des étapes. Je ne sais plus vraiment. Je vis sur du temps déplacé. Déjà mové. J'ai peur de me mettre à jetter le blâme. À accuser. J'ai peur d'être en crisse et de tout faire fouairer cette belle entente. J'ai peur aussi que mes illusions ne m'aient aveuglée.
Mon humeur change au gré des minutes qui s'écoulent de ces vacances des fêtes. Ces dernières que nous passons en famille. Je devrais les apprécier, mais je n'y arrive qu'à moitié, tellement mon esprit est ailleurs. Il n'y aura pas d'adieux grandioses. Seulement une femme qui va. Mais j'y ai mis tous mes efforts, ai servi mes plus beaux sourires, mes meilleurs voeux.
J'ai tous ces mots, ces crisses de mots, ça ne peut que déborder bientôt. Mais j'ai si peur. De comment ils vont sortir. De ce qu'ils voudront dire. C'est la période la plus difficile de ma vie. Il n'y aura pas de replay, pas de reprise. C'est pas le temps de garrocher mes émotions toutes sales et frippées dans la mauvaise direction.
Une amie m'a écrit hier: La terre est mûre pour toi (v.o.: The earth is ripe for you). Et j'ai pleuré. Parce que oui. Parce que crisse, j'veux. Je veux tout. J'ai faim de tout ce que je n'ai jamais connu, senti, vu, lu, mangé, embrassé, caressé, désiré, vécu. J'ai encore des dizaines d'années devant moi. et je les veux toutes, pleinement. Elles m'appartiennent.
Et c'est pas en pointant du doigt, en identifiant les taches, en autopsiant, qu'elles auront plus de sens, qu'elles seront plus réelles. Elles sont là et m'attendent.
Et j'attends le gun de départ.