Et puis c’est comme je te disais. Tout arrive pour une raison. Certaines m’échappent encore c’est évident. Pourquoi entre autre le fantôme m’a tellement marquée. Non c’est pas ça. Fuck c’est pas ÇA. Détruite. Anéantie. En passant par toutes les routes qu’on passe notre vie à éviter.
Je me disais à moi, j’ai dû me reconstruire suite à. Mais je n’étais déjà plus grand chose avant ça. Et lui se regardait dans le miroir tous les matins et pratiquait son sourire. Et baisait sa blonde. Et se pavanait dans les studios, dans les bars sur Mont-Royal et écrivait les mêmes mots à combien d’autres comme moi? Anyway.
Je suis juste écoeurée de toujours ME blâmer pour tout ce qui m’arrive. J’ai envie de pitcher de la marde à quelqu’un, n’importe qui vraiment. N’importe qui qui a traversé ma vie, depuis ses débuts, et qui n’a rien fait, absolutely fuck all. Ce qui je répète toujours, mon motto, c’est: Life’s what you make it. Et j’y crois. C’est tough par exemple. De toujours tout tenir à bout de bras.
Attend minute. En fait, c’est pas que je me blâme. Je m’arrange pour ne pas avoir à le faire, je suis proactive. Super-çi, super-ça. Fill in the blanks, I’m in. Mais bordel, j’ai de la marde à distribuer, au fantôme en particulier, et je me retiens fort fort. Et ça m’empoisonne. Et je lui trouve des excuses. Et je dis, mais je savais dans quoi je m’embarquais. J’étais tout à fait consentante. Aware.
D’un sens, de le blâmer pour quoique ce soit, c’est un peu avouer ma faiblesse. D’avouer m’être laissé manipuler. Donc (attention, prétention à venir) d’avoir été son inférieure intellectuellement. Ce qui me fait chier au plus haut point. Pas juste par rapport à lui, mais à quiconque. Je l’ai déjà dit, je suis une snob intellectuelle. Mais pas dans le sens que certains peuvent penser. En tout cas, ça c’est une toute autre paire de manche.
Mais bon. J’arrive à éviter le fantôme pas mal tout le temps. Mais dernièrement c’est plus difficile. Et ça m’a jeté au visage certains aspects de cette relation auquels j’aime pas trop penser. Comment il a pris ma vie et l’a écrasée, réduite en poussières et s’est esclaffé probablement devant mes désespoirs et mes illusions. J’étais déjà au bord de la combustion, un petit tas de paille bien sec. Ça pas pris grand chose tu vois? Et il l’a senti. Il a sauté sur l’occasion. Et moi foncé tête première.
J’ai envie d’être furieuse. Envie de crier. De l’envoyer chier. De lui dire tout le mal qu’il m’a fait. Mais j’en suis incapable. Parce qu’inévitablement, ce que j’exprimerai se reflètera sur moi. Sur mes actions, passées et à venir. Est-ce que ce n’est pas de me déresponsabiliser que d’accuser et blâmer quelqu’un pour quelque chose qui a affecté MA vie? Ne suis-je pas responsable? J’ai laissé les choses arriver. J’aurais pu me sauver. J’aurais pu arrêter tout ça au lieu d’étirer ça sur un an. Une année de fucking marde. Qui m’a fait questionner tout, jusqu’à ma propre existence.
Je pourrais dire, j’ai honte d’avouer tout ce que j’ai fait pendant cette année là. Ce que j’ai pensé. Mais non. C’est encore une admission de ma faiblesse. God forbid. On a tous de ces baises qui nous font rougir quand on y repense. What about a whole year? I want to come to terms, to fucking terms with my actions, my decisions, and most importantly, I want to allow myself to be angry.
Je suis naïve, innocente à plusieurs égards. Je crois en la bonté des gens. Si j’avais une religion, ce serait sur cette base. Les gens sont bons, s’agit de leur laisser la chance de nous le montrer. Et malgré les claques qu’on m’assène, je garde la foi.