Sur les blocs

J’arrange et désarrange les mots et ils ne font pas plus de sens à l’endroit qu’à l’envers

Dans le regard des autres je ne suis qu’un reflet roux et un éclair dans les yeux

Qu’une grosse madame drôle avec un grand coeur

Béant qu’il est, avec des traces de pas à grandeur

J’arrange et désarrange les soupirs les sourires les martyrs

Dans le regard de l’autre qu’un accessoire pour oublier la profondeur de sa solitude

Qu’une écharde dans l’horizon des rêves indécrottables

Battue que je suis, pourtant sans une ecchymose

J’arrange le désordre qui m’a menée jusqu’ici

Je désarrange l’ordre maniaque de mes départs sans cesse remis

Qu’une pierre de plus à tenter de jetter en premier

Partie que je serai, avec mes cailloux dans les poches

6 thoughts on “Sur les blocs”

  1. Enrique says:

    Woah ! Belle chute. Hommage (in)volontaire à Beckett ?

  2. D’une noirceur qui a de la superbe…
    Dans le regard des autres,
    Est ce que l’on voit ce qu’on leur renvoit
    Où simplement ce qu’une partie de nous même se renvoit à elle même?
    Je me pose parfois la question,
    Surtout lorsque dans le regard des autres je me vois à mon avantage.
    N’est-ce pas mon égo qui me bluffe?

    Harry Steed

  3. Nezar says:

    “J’arrange le désordre qui m’a menée jusqu’ici

    Je désarrange l’ordre maniaque de mes départs sans cesse remis”

    Bien dis. Ça fait longtemps que je cherche des poèmes qui parlent autant.

  4. swan_pr says:

    Merci Nezar, bienvenu ici. je fais un saut chez vous là 🙂

  5. swan_pr says:

    Harry: j’adore votre observation. tout à fait juste. et recherchons nous pas la compagnie de ceux qui nous renvoient cette image?

  6. Manon says:

    (pas si grosse quand même! Mais belle ouiiii)

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