Ste-Catherine piétonne à deux heures du matin, guirlandes rose à moitié éteintes (ou brûlées, dur à dire), les terrasses désertes, quelques ados un peu trop saouls, quelques bears un peu perdus. C’était un peu magique. Montréal la nuit, un jeudi, encore tranquille en prévision du weekend, mais pas énervée.
Plus tôt, beaucoup plus tôt, en passant sur St-Norbert, l’opulence m’a un peu effrayée. J’étais finalement soulagée en fin de soirée, coin de Maisonneuve et Plessis. Montréal ma belle, ma ville, tranquille mais un peu sauvage, comme moi.
Avant les bières et les rires, juste après St-Norbert, St-Denis et ses milles boutiques plus prétentieuses les unes que les autres m’avait déçue. Mont-Royal avait l’air presque sympathique après toute cette lourdeur commerciale, faussement ici bohème, là artisanale. Depuis quand artisanal équivaut à hors de prix et tristement snob?
Chantais à haute-voix en descendant de Lorimier, belle et feuillue et toutes les transversales m’appelaient de leur lumière douce: “Tourne ici, viens par là”. Je suis passée par le dernier quartier que j’ai habité avant de quitter pour l’autre côté du fleuve. Je m’y retrouvais par à-coups, ça déjà été chez moi, mais ce ne l’est plus. Enfin, peut-être un peu, mais pas de la même façon.
Une nuit si chaude et humide partage difficilement ses odeurs. Mais ce que la ville ne m’a pas offert en parfum, elle me l’a rendu en lumière un peu magique et mystérieuse.
Bonne fête Véro. Finalement, c’est toi qui m’a offert un cadeau ce soir.