Feuilles mobiles

J’ai pris quelques photos lors de ma marche nocturne, et comptais faire un billet avec celles-ci ce soir. Mais j’ai oublié mon téléphone chez un ami. J’ai réalisé mon oubli à l’entrée de la station de métro, mais le dernier train devant passer dans quelques minutes, je n’avais pas le temps d’aller le chercher.

Les premières secondes, je me sentais vraiment dépourvue. Aucun moyen de communication entre là et ici. J’ai pris l’escalier mobile, passé le tourniquet, descendu un autre étage et me suis installée avec mon livre (Oil! d’Upton Sinclair) au bout du quai. Le vin aidant, je me suis calmée très rapidement, en me disant que de toute façon, y a pas un chat qui va m’appeler à une heure du matin!

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Personne n’est venu réclamer la pile de livres de John Updike que j’ai trouvé à l’entrée de l’édifice où je travaille, et j’aurais sans doute dû en commencer un ce matin, mais Oil! me tente depuis longtemps. J’ai dû encore une fois abandonner House of Leaves pour la lecture dans le métro… Je suis rendue dans un bout complètement fucké, perdu dans un labyrinthe autant dans l’histoire que dans la mise en page (et la lecture) et mon trajet quotidien est juste pas assez long pour me permettre de m’y perdre convenablement. J’en suis donc à choisir mes lectures en conséquence, tant dans la forme que le format.

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Si tout va bien (et si je fini par finir de décrotter mon plancher dans le salon) je devrais terminer de vider toutes mes boites demain… Un mois et demi plus tard, je pourrai peut-être enfin dire que je suis installée.

Full disclosure (ou presque)

Il y a de ces moments où je me dis, “Oh my, j’ai vraiment envie de partager ces moments avec un gars cool”. Et dans ces moments-là, la solitude que j’ai choisie m’écoeure un peu. Depuis plus d’un an que je suis célibataire, et deux fois j’ai ouvert un profil sur “le” site de rencontre, et deux fois je l’ai fermé une couple de jours plus tard.

Rien à faire. Je n’y arrive pas. Figurer dans un catalogue me répugne autant que de le consulter. Mais il n’y a pas que ça.

À la veille d’une rencontre possible je me suis mis à douter de moi, de mon apparence, de mes capacités à plaire, à intéresser… Juste ce sentiment-là aurait suffi. Mais avant de fermer mon compte pour la dernière fois, je me suis questionnée sur mes désirs véritables. De quoi ai-je envie? Qu’est-ce que je recherche vraiment? Et puis finalement j’en suis venue à la conclusion que dans le fond, quand je m’inscrit, c’est pour me gonfler un peu l’égo, mais qu’au final, j’ai pas vraiment envie d’avoir un chum.

Je ne ressens pas de vide dans ma vie. Je n’ai pas cette urgence d’être deux, de partager. C’est plutôt le contraire. Le besoin d’être seule est encore le plus fort de tous. Mon amie me dit “Cool! Même si c’est juste pour le cul, profites-en!”. Mais je ne pourrais pas. Du cul pour du cul? Nope. No interest whatsoever. C’est pas un corps qui m’allume, c’est une tête. Et le catalogue que j’ai consulté en semble particulièrement pauvre. Et toute cette catégorisation, ces préférences, ces exigences, ces idées préconçues de ce que devrait être une relation me donne la nausée. Si c’est ça, fuck it.

J’ai quarante et un an. À ce jour j’aurai vécu plus de la moitié de ma vie à deux. Peut-être aurai-je cette envie à nouveau au cours des trente, quarantes années qui me reste à vivre. Sans aucun doute. Mais forcer le destin pour un moment de solitude un peu triste, ça, je n’y crois pas.

Marche nocturne

Ste-Catherine piétonne à deux heures du matin, guirlandes rose à moitié éteintes (ou brûlées, dur à dire), les terrasses désertes, quelques ados un peu trop saouls, quelques bears un peu perdus. C’était un peu magique. Montréal la nuit, un jeudi, encore tranquille en prévision du weekend, mais pas énervée.

Plus tôt, beaucoup plus tôt, en passant sur St-Norbert, l’opulence m’a un peu effrayée. J’étais finalement soulagée en fin de soirée, coin de Maisonneuve et Plessis. Montréal ma belle, ma ville, tranquille mais un peu sauvage, comme moi.

Avant les bières et les rires, juste après St-Norbert, St-Denis et ses milles boutiques plus prétentieuses les unes que les autres m’avait déçue. Mont-Royal avait l’air presque sympathique après toute cette lourdeur commerciale, faussement ici bohème, là artisanale. Depuis quand artisanal équivaut à hors de prix et tristement snob?

Chantais à haute-voix en descendant de Lorimier, belle et feuillue et toutes les transversales m’appelaient de leur lumière douce: “Tourne ici, viens par là”. Je suis passée par le dernier quartier que j’ai habité avant de quitter pour l’autre côté du fleuve. Je m’y retrouvais par à-coups, ça déjà été chez moi, mais ce ne l’est plus. Enfin, peut-être un peu, mais pas de la même façon.

Une nuit si chaude et humide partage difficilement ses odeurs. Mais ce que la ville ne m’a pas offert en parfum, elle me l’a rendu en lumière un peu magique et mystérieuse.

Bonne fête Véro. Finalement, c’est toi qui m’a offert un cadeau ce soir.

De la chambre au salon

J’AI DES PORTES!

Et des mouches… Je ne sais pas ce qui se passe, mais la cour est infestée de grosses mouches grasses écoeurantes et ce matin en ouvrant la porte derrière elles se sont infiltrées. Je les entend voler, j’essaie d’en tuer, mais elles sont tellement grosses et juteuses… ARGH c’est fucking dégueulasse. Et moi qui était heureuse de constater l’absence d’insectes ici à comparer avec La Prairie. Et là je ne parle pas des petites maudites fourmis dans la cuisine. Mes chats ne sont d’aucune aide et sont tout aussi dégoutés que moi.

Mais, détails que tout cela! J’ai des porteeeeees. Ok, comme on peut voir sur la photo, je n’ai pas terminé de remplir la bibliothèque. Ça s’en vient, mais l’urgence m’est passée. Je suis simplement heureuse du résultat, et j’essaie de ne pas m’en mettre plus que nécessaire sur les épaules.

Les portes ne sont pas complètement terminées. Il faudra les ajuster, installer un truc pour les barrer au sol, et enlever le plastique dans les carreaux. Mais de les avoir enfin en place me donne l’énergie et la motivation d’enfin terminer ma chambre. Mon petit coin à moi, de l’intimité, ne plus vivre à moitié dans le salon. J’aime vraiment le look que ça donne au salon aussi!

Quelques explorations à l’extérieur (encore!)

Il y a quelques mois on annonçait l’arrivée d’une micro-brasserie à Verdun, suite à une levée d’interdiction de débits de boisson dans la ville (arrondissement) qui durait depuis 47 ans. Le Bénélux devait ouvrir ses portes le printemps dernier sur Wellington, mais la politicaillerie municipale étant ce qu’elle est, ça regarde maintenant pour quelque part en 2013 selon les dernières infos que j’ai pu lire sur leur page Facebook.

(En passant, suis-je la seule à trouver toutes ces réglementations complètement absurdes et contraignantes? Une entreprise veut s’établir dans ton quartier et payer des taxes! Comme si le gouvernement n’allait pas en profiter. Come on, sortez-vous la tête du cul et laissez les gens partir en affaires (et j’inclus la bouffe de rue dans cette absurdité)!)

Bon, donc, Le Bénélux. Sherbrooke et Jeanne-Mance. Je m’excuse, mais c’est un coin de rue assez laid, donc nous sommes allés à l’intérieur (non, c’est pas vrai, c’est la chaleur qui nous a aidé à prendre cette décision, mais le coin est laid pareil). Il y avait un gros rush dehors faut croire, car à l’intérieur nous étions moins d’une dizaine de clients et j’ai du aller commander nos bières au bar après une vingtaine de minutes à poirauter à la table.

La bière était ok (GaÏa, une blanche, pour moi) et les hot dogs (au choix: wiener et pepperette qui était en fait une wiener forte…) assez bons. Rien pour écrire à sa mère, mais le spécial à 11.50$ pour une pinte et un hot dog vaut la peine. S’ils décident d’offrir le même menu à Verdun par contre, je suggérerais qu’ils laissent tomber l’accompagnement de chips Ms Vickers pour quelque chose d’un peu plus original et intéressant.

Un petit aparté:  quand ton staff est dans le rush, c’est pas une mauvaise idée de leur apprendre à au moins donner signe de vie aux clients, de les saluer et de s’excuser du délai. Honnêtement, ma première impression n’a pas été très bonne. Heureusement, une fois la foule à l’extérieur partie, nous avons eu un bon service à la table pour le reste de la soirée.

Et pour finir le weekend en beauté, je suis ENFIN allée chez Pierrette Patates. Oh my. Que dire? Quand j’ai quitté La Prairie je ne pensais pas pouvoir retrouver un casse-croûte de la trempe de Chez Monique… Et bien j’étais dans l’erreur, et j’en suis bien heureuse! Les frites sont juste trop bonnes. Je n’ai pas goûté à la poutine, mon attention étant complètement tournée vers mon cheese bacon, qui était vraiment délicieux. Je pourrais parler du service aussi, qui m’a juste donné le goût de revenir à tous les jours, juste pour jaser avec la petite dame et le monsieur à la grosse voix (j’étais trop gênée de leur demander leur nom, peut-être la prochaine fois).

C’est le genre de place où tu peux t’asseoir au comptoir et passer un après-midi à placoter sans voir le temps passer. Le genre de place où la serveuse dit à mon frère: “T’es donc ben grand toé, combien tu mesures?” Mon frère répond “6 pieds 5” et elle lâche un “Sacrament” admiratif….

J’ai donc passé l’après-midi à digérer mon lunch super santé en regardant le 100m aux olympiques 😉

Un vendredi soir à Ahuntsic

Je commence tranquillement à décoller de l’appartement. Curieusement, cela me demande des efforts relativement considérables, dépendant de l’occasion.

Ce soir je suis allée voir une partie de baseball au parc Ahuntsic. Mon frère joue dans une équipe sénior élite dont mon père est le directeur général, manager ou en tout cas, quelque chose du genre, qui veut dire en gros qu’il gère l’équipe. Le parc Ahuntsic, c’est immense, et aussi vraiment beau. J’avais oublié. Sérieusement, quand est-ce qu’on va se promener dans ce coin-là?

(Et tellement habituée à me déplacer en voiture, je n’ai même pas considéré le métro pour m’y rendre, sauf une fois rendue dans le traffic sur la 720… Je m’y ferai éventuellement.)

Je n’aime pas le baseball. Je n’aime pas le baseball en m’y rendant, ni en arrivant, ni en regardant la première manche. Et puis soudain, les gens qui jasent autour me dérangent, et j’ai les mains squeezées entre les cuisses, 2 balles 2 prises 2 retraits, un gars au deuxième, fuuuuckkkkk, strike! Je vais me chercher une bière entre la 4ième et la 5ième. Je monte d’un étage dans les estrades.

Les Indiens ont perdu 6 à 2.

Vivre dangereusement (heureusement)

C’est un fond de sac de Ruffles crème sûre et oignons et un beigne au sucre en poudre pour souper après trois pichets au chic Pub Maisonneuve de la rue Hochelaga en l’excellente compagnie d’un Prince avec comme trame de fond les allées et venues d’une faune sympathique et de petits mélodrames expiatoires, le tout saupoudré de magie un peu humide.

Invitation [1] – Coolopolis

Quelques mois (semaines?) avant de m’en venir en ville je me suis mis à lire plusieurs blogues montréalais, histoire de me mettre dans le beat, découvrir de nouvelles lectures ou renouer avec d’anciennes. J’aimerais par le billet de 365 jours partager avec vous mes trouvailles à l’occasion.

Oui, certains blogues sont en anglais. Et sans doute que si je pouvais lire l’espagnol, l’allemand, le portuguais ou le birman je tenterais de trouver des blogues montréalais dans ces langues (sans blague là, ma curiosité vient d’être piquée, il en existe certainement?).

Montréal bouffe, Montréal arts, Montréal belle et moins belle, en français, en anglais. Je n’ai pas l’intention de vous parler de long en large des auteurs ou des billets, mais simplement vous pointer vers un lieu qui m’interpelle et qui je l’espère vous plaira à vous aussi!

Comme entrée en la matière, un blogue que je lis depuis longtemps, mais qui depuis quelques temps fait une série vraiment cool qui s’appelle My First Montreal Apartment*, où des montréalais dont Daniel Richler et Dennis Trudeau partagent leur histoire à propos de leur premier appart.

Coolopolis est tenu par Kristian, un journaliste (entre autre), qui y écrit depuis 2006 sur divers sujets qui tournent autour de Montréal, ses habitants, ses politiques et son histoire, avec parfois des quiz et des séries, comme celle mentionnée plus haut.

Bonne lecture!

*Je vous donne un lien vers le résultat de recherche sur le blogue, car il n’y a pas de catégories ni de mots-clés, alors on s’y perd un peu sans ça.

With a little effort

With a little effort, I think I could even see poetry in things like I used to.

J’avais des rêves, ce que je ne m’étais pas permis pendant des années. Pour finalement les voir étouffés, écrasés, effacés, oubliés.

Cachés

Dreams and poetry. Pour adoucir les aspérités, éclairer les noirceurs de mon esprit.

Like a tall glass of cool water on a sad day.

 
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=m1iVA5JuLVw?rel=0&w=480&h=360]

La bibliothèque idéale

Je n’ai heureusement que moi à décevoir, alors voilà, je termine le weekend sans avoir tenté de faire de Mint Julep. Ma bouteille de Maker’s Mark reste intouchée, ce qui n’est pas la fin du monde, je pense qu’elle va m’attendre…

En fait, la journée d’hier a été longue. La mise au niveau des bibliothèques a été tout un travail! J’ai dû surélever les unités de bout de quelques centimètres avant même de les mettre droites. Une fois les cinq biblis bien au niveau (grâce à d’innombrables shims, genre, un paquet presqu’au complet) je les ai sécurisées au mur avec des “L”, ensuite je les ai reliées ensemble sur le haut avec des ferrures et à mi-hauteur j’ai percé des trous dans les parois pour les visser une à l’autre. J’ai aussi glissé des shims entre la cimaise et les unités de bout pour la bonne mesure. Enfin, j’ai cloué les shims au plancher (fuck it, il est tellement magané, c’est pas 7-8 trous qui va faire une différence) pour ne pas qu’ils sortent et je les ai raccourcis comme j’ai pu. Pas certaine qu’un tremblement de terre de moins de 8 fasse bouger quoique ce soit.

J’avais bien de l’ambition pour aujourd’hui, mais je me suis levée complètement raquée, plus de force dans les bras. C’est bien l’fun être indépendante, mais c’est tout un workout des fois! J’ai donc pris ça cool aujourd’hui. Pas terminé de tout sortir les livres, mais j’achève et je crois qu’il me restera une ou deux tablettes de libre. Ce qui tombe vraiment trop bien car j’ai trouvé une sorte de cave d’Alibaba aujourd’hui où je me suis procuré 17 livres pour 30$, dont des classiques (Flaubert, Camus, Hébert), un San-A, La Bibliothèque Idéale de Bernard Pivot, et d’autres trucs, tous très cool.

C’est évidement un work in progress. Au fil du temps certains livres migreront vers les rayons derrière le canapé pour faire place à d’autres. J’aime beaucoup ce passage de la préface de Pivot:

Au fil des décénies, les livres sont devenus de féroces colonisateurs. Ils bouffent sans cesse l’espace; et leur voracité se révèle d’autant  plus efficace qu’elle est sliencieuse et que leurs manoeuvres lentes et usurpatrices se font sous le couvert rassurant de la culture et avec la bénédiction des professeurs.

Il y a aussi les jeux de titres avec lesquels j’aimerais expérimenter.