Indicatifs de régions

Suite à ma montée de lait, Catherine a laissé un commentaire plus que pertinent. Et je trouve qu’il mérite d’être lu, pour plus d’une raison.

Bien évidemment, parce qu’en premier lieu, comme je l’ai mentionné, c’est plus que pertinent. Aussi parce que j’aime bien les divergences d’opinions.

Mais on s’entend, j’ai fait une montée de lait spontanée, enragée et tout à fait sans retenue. Et c’est aussi important pour moi que d’être capable de discuter d’un problème de façon posée, éduquée et raisonable.

Bien sûr si tous mes textes étaient aussi épais, vulgaires et agressifs, je n’en voudrais à personne de prendre ça pour du cash. Mais pour les chanceux (!) qui me connaissent, ils savent que c’est à prendre avec un grain de sel.

N’empêche que le sujet m’interpelle suffisemment pour que je continue d’en parler, et pour que je publie ici un excellent commentaire (suivi de ma réponse) qui malgré les apparences vient rejoindre ce que je pense vraiment du problème.  

On 5/29/07, Catherine wrote:
Author : Catherine
Comment:
Bon, j’ai envie de répondre à ton message depuis 2 jours sans trop trouver le ton approprié. Je ne répondrai pas sur le même ton que le tien, on referait le jeu que je cherche à dénoncer.

Je veux dire que la question que tu abordes n’est pas une question de choix individuels et ne devraient jamais être abordée en termes identitaires.(Je me permets de noter au passage que 40% de la population de Montréal vit sous le seuil de la pauvreté et n’a pas les moyens de se demander si une maison en banlieue coûte moins cher!). C’est une question de choix de société.

En ce moment plus de 35% des gens vivant en banlieue traversent les ponts pour venir travailler. Et on ne parle pas des banlieues sur l’île pour lesquelles il n’y a pas de ponts, mais tout autant de voitures. Et on ne parle pas des déplacements pour les loisirs. La question c’est où s’arrête la capacité de payer des Montréalais pour des services qu’ils ne sont pas seuls à utiliser (et désolée de ton impression que les cliniques sont pleines mais n’importe quelle direction de la santé publique te dira que le mouvement est inverse, les hôpitaux montréalais sont pleins des gens de partout).
C’est aussi une question que l’étalement urbain ne peut pas continuer comme ça.

Nous allons finir par tous en pâtir. 514 et 450 sans discrimination.

Pour les détails, ils s’expriment mieux que moi ici: http://www.rimq.qc.ca/news_detail.asp?ID=68598&B=1

Voilà, tout ce que je voulais dire c’est que je suis tânée d’entendre qu’on traite en question individuelle des problèmes de société.

Catherine: je suis tout à fait d’accord avec toi. j’ai eu cette réaction parce que justement je me sens souvent visée en tant qu’individu. le problème lui même tu l’exprime tout à fait bien. je ne saurais le faire comme toi.

sans y aller de statistiques par contre, je peux t’assurer que la pauvreté existe bel et bien en balieue aussi. la pauvreté qu’on ne reconnait pas souvent. celle des gens qui ont acheté une maison sans savoir qu’ils en avaient pas les moyens. et qui se retrouvent au comptoir familial ou à l’armée du salut pour leurs besoins. et aussi la pauvreté comme à Montréal. avec des logements sociaux. ou pas. et des loyers hors de prix.

pour les cliniques (et non pas les hopitaux. le plus proche hopital de chez moi sur la rive-sud est à 40 km, mais je pourrais traverser le pont en 10 minutes et être dans une urgence de montréal, mais je ne le fais pas) je peux t’assurer que ce n’est pas une impression. j’ai déjà fait 7 cliniques (t’as bien lu, sept) avec ma fille qui brûlait de fièvre avant de me retrouver au clsc à supplier la dame de nous prendre, après avoir frappé à la porte vitrée pendant 5 minutes. elle était barrée tu vois. parce qu’ils n’accpetaient plus de patients. elle a pris la température de ma fille (qui s’appelle Cahterine )et nous a laissé entrer voir un médecin.

je comprend et suis d’accord avec ce que tu écris ici. n’empêche, des
fois, ça m’arrive d’avoir l’esprit étroit comme les autres et d’en recracher un peu.

8 thoughts on “Indicatifs de régions”

  1. Catherine says:

    Juste ajouter qu’évidemment je ne sous-entendais pas qu’il n’y avait pas de pauvres ailleurs, mais bien de souligner que le fait même de pouvoir choisir où on va vivre, surtout pour acheter, est un privilège. La pauvreté rend moins mobile.

  2. swan_pr says:

    Tu sais, je sais apprécier ton travail, et ton input est tout à fait enrichissant. et je ne supposais aucun sous-entendu de ta part.

    je ne sais pas comment je pourrais t’expliquer… mais tu vois, la pauvreté, je l’ai vécue. intense. le genre de pauvreté accompagnée d’insectes, de trous dans les murs, d’électricité coupée… le genre qui fait que j’ai parfois mangé quelques cuillères à soupe de fromage parmesan passé date pour souper.

    et oui, à montréal. mais aussi ailleurs. mais je ne me sentais pas privilégiée quand on se retrouvait dans une ville inconnue, à repartir à moins que zéro.

    peut-être parce que j’ai eu le nez dedans trop longtemps, je n’arrive pas à avoir le type de recul nécéssaire pour voir les choses comme toi. les grand principes, les statistiques, les thèmes… ça m’échappe complètement.

    tout ce que je peux faire, c’est m’exprimer, tout comme toi. comme je le peux, avec comme toute éducation, un secondaire 5 et quelques crédits d’université. j’ai l’expérience de vie parcontre. est-ce que ça fausse mon jugement à ce point? je ne le crois pas. mais il se peut qu’il soit moins éclairé que le tien.

    n’empêche, je pense que les idées sont faites pour être échangées, et j’apprécie ton intervention 🙂

  3. Love-Soeur says:

    (bon c’est quand que je tire les 450 – ou et- les tits vieux. C’est long attendre à la fenêtre, et ça sens bon le poulet là où je suis, à la fenêtre perchée.)

    Je guette les “amis” aussi…….Au cas.

  4. Perrasite says:

    Chère Swan,

    J’aimerais profiter de la tribune qui nous est offerte pour saluer les efforts que vous faites pour prendre le temps de tempérer les réponses de tous et chacun. En effet, tout le monde sait que les 514 sont soit des BS, soit des faux banlieusards habitant dans le Nouveau-Rosemont “avec vue sur le Plateau”. Encore nous pourrions souligner l’esprit de forteresse animant les habitants de Ville Mont-Royal (TMR !!) ou les origines banlieusardes mais rattrapées par l’étalement urbain de Pointe-au-Trembles. Bref, citoyens de courte vue, vous faites chier avec vos tites frontières snobinardes qui, au fond, ne vous permette que de vous conforter dans votre caca. C’est chaud et confortable un caca mou. Celui des autres a toujours une odeur douteuse. C’est un débat qui pue au nez !

    Veuillez agréer, Madame/Monsieur Swan, l’expression de mes sentiments les plus tordus.

  5. Lyne says:

    Il ne faut pas oublier que dans tous les codes régionaux, on y retrouve des riches et des pauvres d’esprit, aussi…

    La pauvreté ne se limite pas seulement au matériel..

    Lyne

  6. Une Rose-Montoise says:

    Je ne vois pas le plateau moi de ma fenêtre de ce “Nouveau Plateau”.

    Me suis fais fourré.

    Pourtant le pamphlet promotionnel me promettait vue sur le PLATEAU.

    Je VEUX MA VUE SUR LE PLATEAUUUUUUUUUU.

    (je ne vois qu’un resto Péruvien, et si je me penche au risque de tomber de la fenêtre, j’apperçois les lumières de Saint-Michel : Priez pour nous.)

  7. Une Rose-Montoise says:

    La pauvreté ça coûte cher.

  8. hey there. I hope you are well. despite “learning” French for 7 years, I have not spoken it for 16 years!!! Christ, when I saw it like that I feel old. Anyway. How are you? I hope you are well. All madness here. Eating working some sleep some birding some drinking no women about sums it up for me right now. Heading to Tokyo tomorrow. will mail soon. in my thoughts.

    M

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