Elle ne m’aura pas

Il y a toujours à faire. À FAIRE. Et je fais, sans relâche, je fais. Le gaz est cheap, j’en fais encore plus au mile. Ce qui doit est fait, c’est ce qui devrait va l’être. La conjugaison est assez simple.

J’ai une petite fenêtre d’opportunité à chaque soir, que je m’applique à scrapper en faisant ce qui n’a pas lieu d’être fait.

… Faire comme si, parce que là, vraiment, c’est être tête de cochon que d’insister à ignorer les fêtes. J’y réussi à moitié. L’horaire est agréablement vide. Évidemment que ça aide que de n’avoir qu’un papa comme famille. J’aime à penser que le 25 ne sera qu’une autre occasion de se faire des câlins et de s’embrasser et de se dire qu’on s’aime.

Et des fois, je fais avec le plus grand des plaisirs, je fais parce que j’aime. Et je ferai encore, encore pendant un petit bout, tant qu’on me laissera faire.

Parfois en écoutant cette pièce je m’imagine courant de toutes mes forces, tentant de fuir l’ennemi. Ces jours-çi c’est le temps.

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See the cat? See the cradle?

J’achève Cat’s Cradle. J’peux pas croire que j’ai passé tout ce temps à ne pas connaître Kurt Vonnegut.

À l’abri du froid

I miss New York.

Je veux un p’tit studio au troisième. Un deli au coin. Un café, une boutique de livres usagés, un vélo avec un panier en avant, un parc, un lavoir.

Les voisins nous souriaient à tous les matins. Le monsieur du deli nous envoyait la main par la vitrine.

Je veux un Times qui pèse 5 livres le dimanche, un puits de lumière, une vieille voisine perchée à sa fenêtre.

On avait soupé au viet pour 20 piasses, pris un dessert italien pour 30. Ça sentait le container et l’Armani.

Je veux y retourner. Et y rester.

Physical Graffiti on St-Mark's Place

L’iceberg chez L’Ours

Au fil du temps, au fil des ans, les liens vont et viennent, parfois par la force des choses, parfois parce que le contenu ne me rejoint plus, ou encore parce que le blog meurt. Parmi ceux qui sont ici depuis le début il y en a un qui me fascine, qui me fait toujours sourire, qui m’épate par sa simplicité touchante et sa sincérité. Mais ce qui me fait tripper par dessus tout c’est le talent de l’auteur.

Allez voir sa dernière création.

Surprenant, touchant, tout plein de poésie.

Se souvenir

“La fiction doit adhérer aux faits, et plus vrais sont les faits, meilleure est la fiction – c’est ce que l’on nous dit.”
“C’était l’instant entre chien et loup où les couleurs s’exaspèrent, où les violets et les ors enflamment, comme les battement d’un coeur impresionnable, les carreaux des fenêtres.”
-Une chambre à soi, Virginia Woolf

“We want to speculate upon its meaning based on something more concrete. And so we decide to transport ourselves to the other side of the screen. It’s not that difficult once we make up our mind. All we have to do is separate from the flesh, leave all substance behind, and allow ourselves to become a conceptual point of view of mass.”
-After Dark, Haruki Murakami

Ou la fois qu’on était vingt cinq à dévaler la côte Melançon, en criant, en courant après vingt cinq autres morveux à qui on voulait casser la gueule. Ou la fois où je lui ait dit “écoute, j’ai jamais fait ça, mais j’aimerais bien que tu me montres”. Ou encore quand j’ai retenu mes larmes en ouvrant le seul et unique cadeau que j’ai reçu ce Noël là, ou celui où mes larmes ont fusées parce que je savais que c’était le dernier cadeau qu’elle me faisait, que c’était son héritage dans une petite boîte en vitrail qu’elle me tendait.

À chaque souvenir je dois me demander, quelle est la proportion du rêve, de l’anectode, quelle place la vérité s’est-elle taillée dans ma mémoire. Quelles images ai-je remplacées, effacées, inventées, photoshoppées. Et ces phrases cent fois répétées, empreintes de détails trop vrais pour faire faux, trop durs, mais toujours crédibles. Je me dis parfois que ceux au ciel sont là pour moi, sont là pour veiller à ce que je n’invente plus pour mieux dormir.

De tous ces extraits, ceux qui marquent encore mon corps sont nés de la vérité. Obligatoirement vrais, à un moment ou l’autre, peut importe le chemin emprunté pour se rendre à leur destinataire, ma mémoire. Des évidences vous dites. Mais la main sur ma gorge, les cris dans mes oreilles, le coeur qui bat. Mais le frisson entre mes cuisses, le souffle court, des assauts à mon âme. J’ai aurai vécu assez pour cent ans, j’en vivrai pour cent autres.

Mixtapes

Vous vous rappellez des tapes qu’on se faisait? Un mix tape pour toute occasion! On était en amour, hop, une cassette, en peine d’amour, hop, une cassette. On en faisait pour nos amis, nos amis nous en faisait… Le dernier tape que j’ai fait c’était pour les funérailles de ma mère, en 2000. J’avais réservé au salon une belle salle avec le ciel peint au plafond, retenu les services d’un aumonier pour s’éviter le service à l’église tout en respectant les gens un peu plus straights. Au fond de la salle, un vinier. Un vieil album à pages noires, où j’avais placé avec des coins à coller ses plus belles photos, souriante, vivante, heureuse. Et puis, pendant la journée, la cassette qui jouait en sourdine, en boucle. Au crayon argent, sur la dernière page de l’album, ceci:

Sa musique, pour moi
Suzanne, Leonard Cohen
Wonderful Tonight, Eric Clapton
I grieve, Peter Gabriel
En pleine Face, Harmonium
Who wants to Live Forever, Queen
Angel, Sarah Mclachlan
The long and winding road, The Beatles
Helpless, Neil Young
God Bless the Child, Billie Holiday

Ma musique, pour elle
Where is my mind, The Pixies
Bad luck Blue eyes, The Black Crowes
Standing around crying, Muddy Waters
Summertime, Janice Joplin
Crazy, Patsy Cline
My Love, Paul Mc Cartney
That’s the way, Led Zeppelin
Wish you were here, Pink Floyd
Hallelujah, Leonard Cohen

En boucle, en boucle, en boucle. Et tout le monde remarquait la musique, tout le monde avait un petit moment, les yeux fermés. Évidemment, chaque toune avait, pour elle ou pour moi, une signification particulière. Mais ça semblait aller les rejoindre, chacun sur une toune différente.

Et c’est la beauté des tapes… Tu peux graver autant de cd que tu veux, ce ne sera jamais vraiment pareil… Sauf que dernièrement je me suis mise à écouter les mix tapes offerts par Kitsune Noir. Un titre pour le mix, une mise en situation, pourquoi, comment, ce que ça signifie pour lui, etc. Un pur plaisir de découvertes, une générosité qu’on retrouve plus vraiment nulle part. Allez faire un tour…

EDIT: bon ça fait exprès, le site est down… donnez-lui un peu de temps, ça devrait se rétablir.
EDIT2: yay! back online!

We’ll come and hit the streets, lookin for soul food and a place to eat

Dans quelques jours on embarque sur le train pour New York. Cinq jours complets dans la ville que j’aime. Cinq jours de découvertes, de rires, d’épuisements, d’émerveillements, d’aventures. Pas trops de tourist traps, sauf l’observatoir de l’empire. Pas le choix. Y a un petit resto Éthiopien à côté de notre maison. Little Italy et Chinatown à nos pieds. Bleecker & Bowery à deux minutes de marche, juste pour le fun, juste pour marcher sur le même trotoir que les fantômes de l’underground. St-Marks Place pour les ados, bien sûr. On prendra une journée complète s’il le faut pour Central Park, pour les shows non stop de la foule, le picnic on the Meadow et la promenade dans Strawberry Fields. Je veux aussi toucher Alice. Qui m’a toujours fait peur. Visiter Juilliard et la biblitohèque de la 42ième et enfin passer les lions! Les diriger doucement vers Times Square la nuit tombée et voir leur visage dans la lumière de la ville, et les prendre en photo juste là où tout le monde prend sa photo. Il y aura aussi Coney Island, le pont de Brooklyn, les cloitres. Et tellement d’autres choses, tellement d’autres possiblités. Y la bouffe! Les livres! La musique! Les films!

Quelques jours. Mon niveau de stress commence à toucher la petite ligne rouge. Quelques jours de plus sans toi, ce qui m’attriste tant. Je ferai comme si. Mais ce ne sera rien de comparable à comme ça.

Alors ce sera ici que nous poserons nos bagages et nos têtes engourdies et nos pieds morts. Il y aura l’internet et la télé pour les soirées (on ne pourra pas passer nos soirées au bar… ils sont mineurs après tout!). Un frigo pour le jus et un four grille-pain pour les croissants. Dans notre petite maison à New York.

La silencieuse harmonie de mai en juin

C’est l’été on dirait bien. Je ne pense pas me marier de sitôt, mais j’apprend à rouler les fenêtres ouvertes et à vivre sans trop souffrir de culpabilité. J’ai laissé tomber mes dernières défenses et décidé que je ne pouvais aimer à temps partiel. Que je ne pouvais aimer sans le dire. Que je ne pouvais aimer sans l’être en retour. Et chaque matin semble plus facile à vivre que le précédent. Le fleuve était agité et le ciel était gris et la pluie battait contre le toit de tôle et comme les tempêtes intérieures le calme est parvenu à me trouver. La paix de l’âme est sans prix, vaut tout. Je met un pied devant l’autre, sans trop me soucier du vide qui pourrait surgir.

Je suis la source inatendue, le vent de face, l’abdication des rêves chambranlants de l’artiste au génie tourmenté, la mer chaude aux promesses en crêtes pétillantes. Je suis tout ce qui n’a jamais été espéré. Et je suis parce qu’il est. Parce que d’être peut être bon. N’a pas à être mérité. Ne porte pas de conditions. Parce que dans le noir mon corps trouve toujours le sien, peu importe la distance. Les courants, les dérives, je suiverai, jusqu’aux gorges, jusqu’aux grottes, jusqu’au bout.

Courant d’airs connus

Par les jardins anciens foulant la paix des cistes,
Nous revenons errer, comme deux spectres tristes,
Au seuil immaculé de la Villa d’antan.

Gagnons les bords fanés du Passé. Dans les râles
De sa joie il expire. Et vois comme pourtant
Il se dresse sublime en ses robes spectrales.

Ici sondons nos coeurs pavés de désespoirs.
Sous les arbres cambrant leurs massifs torses noirs
Nous avons les Regrets pour mystérieux hôtes.

Et bien loin, par les soirs révolus et latents,
Suivons là-bas, devers les idéales côtes,
La fuite de l’Enfance au vaisseau des Vingt ans.
-Emile Nelligan, La fuite de l’enfance

Il arrache le crayon de mes doigts et me dit “Arrête, arrête ça. Et écrit.”

Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. -Marguerite Duras

Mais bien sûr que tu peux me rendre heureuse. Dès que je me permetterai de l’être.

Bits of a new one

“I’m lost, I’m lost can’t you see?”

(While thinking, thinking she was headed somewhere until Victoria’s Secret’s catalogue came out)

Hodge Podge. When you say it out loud, it sounds like some kind of desert. Always wanted to write that. Like lost like water we fly over words when they run when they try to get away with it. Door’s wide open man, step right out. I ain’t running no more.  I wanna tell stories ’bout mah ded kitteh and ’bout that time when Ah loss mah job.

She doesn’t look like she’s read any intelligent books. I read that once and could not help wondering if it was about me.  Then I thought, how could it be? Now I think, who gives a fuck? I read Esquire magazine for my overpaid overworked no-time-for-arts-and-culture capitalist pig needs while puking eco-propaganda around me like I was fucking David Suzuki’s heir. I never pretend though. I can sleep at night because I think about buying a Prius. But now I’m told Ethanol is the root of all evil. Gotta keep up with these damn lobbyists! I’m thinking. I might not read anything printed anymore, but I sure am informed. And opiniated. On my way to being cultured and politicized enough for anyone who cares. Then again, I have to stay close to the commoner. That’s why I support my hockey team and watch tv.