Il est où mon boulet?

Ça se dit pas. Mais pourtant, j'ai envie de le dire.

Je peux pas le dire. Mais je vais le faire quand même.

Câlisse que j'm'ennuie.

Mes doigts brûlent. Mon coeur bat. J'ai envie de dégueuler. J'ai l'feu au cul pour rien.

Détox de mots. Sevrage de maître.

Une proie facile au large. Garrochez vous pas.

Fuck.

Road triped

Des fourches aux quatres coins des ramifications des croisées des traverses.

Des rouges que j'brûle avec plaisir.

À gauche c'est hier, à droite c'est hier, tout droit c'est right fucking now.

Dans l'fond.

J'ai des roues, j'ai du fuel.

La route au bout des quatres coins des ramifications des croisées des traverses mène tout droit après tout.

J'ai pris plein de détours pour me rendre ici.

J'ai jamais utilisé la map. 

Astheur que je connais le chemin ça va aller encore plus vite.

Je mange mes milles comme une boulimique qui vient de faire sa commande.

Le paysage défile à toute vitesse, et tout plein d'autres clichés plates.

Le windshield me parle.

Et j'ai pas l'intention de ralentir. 

Derrière ma page

En réalité je suis bien ici. 

Peu importe ce que j'en dirais, ça serait pas la vérité.

Comment je peux dire quoique ce soit sans tout changer?

J'aime le confort de mon espace.

Le noir dans ma tête.

Qui ne se traduit pas à haute voix.

Je ne chuchotte qu'à ma propre oreille.

Si vous entendez quelque chose, ce n'est que l'écho de vos propres réflexions.

"Passer par tous ces chemins pour expliquer une évidence que moi seul finalement peut comprendre"

C'est pas mal ça.

Une fin en soi

Je comprend

Que plus rien n’existe… que des relents, des attentes, des couleurs vives fanées, des sursauts appréhendés, des anticipations déjà dissipées.

Je n’y peux rien

Parce qu’il n’y a plus de chemin, plus de portes, plus d’avenues… ne reste que la corde qui pend au fond du puit, qui a perdu son seau.

Comme tu veux…

C’est les trois points du sous entendu que tout est entre des mains qui savent quoi faire avec… des mains tendues qui sont restées vides malgré le poids, sans suspension.

Mais je ne changerai pas

Rien ne changera… tout est déjà changé, devenu, rendu… tout est resté… tout restera.

Je. N’y. Peux. Rien.

La clé était sous le tapis. Elle n’y est plus.

J’avais envie de finir en disant fuck you. Fuck. You. Ça fait du bien des fois. J’avais envie de lancer des flèches, garrocher des roches, briser mes miroirs. Ne plus me voir. Ne plus chercher à m’accpeter, mais passer sous le bistouri et régler ces images qui sont moins que parfaites. Envahie. Noyée. Aveuglée. Propriété exclusive du prédateur.

Fuck you. Parce que je suis more than enough.

Fuck you. Parce que le piège tendu a snapé dans le vide pour une fois.

Fuck me. Ohhhh fuck me man. Pour toutes les fois où j’ai laissé le piège mordre ma peau et été reconnaissante.

Décalage

Dans une semaine, tout peut changer. Ou rester pareil.

Est-ce que j'ai vraiment une emprise sur les événements? Ben oui.

Mais des fois je décide de laisser glisser mes doigts sur la surface. Que ça soit parce que c'est facile, ou juste parce que j'en ai envie, c'est du pareil au même.

Le résultat n'existe pas. Pas de quête, pas de drive, pas de sentiment du devoir accompli. Mais qu'est-ce que ça veut dire anyway?

J'ai remis à dans deux semaines ce que j'aurais pu faire hier. Pourquoi faire aujourd'hui ce qui dans le fond peut bien attendre encore un peu.

La pression s'accroît, et je pense bien devoir éclater bientôt. À moins que je finisse par faire face à au report constant de ma vie. Au jet lag qui m'embrouille le jugement. Je suis arrivée il y a quelques heures déjà.

J'attend ma raison à la porte 24.

La fin de mai

C'est tout plein de possibilités, des élans, des envies.

Malgré le temps couvert la nuit. Un besoin.

Danser

Dans ses

Dans ces

Danse et

Dense et

Don't say.

Ça dure jamais le gris. Le noir. Le rose. Des patches de soleil sur mon édredon de misère mais tellement confortable. J'émerge. Sors. Grimpe. Tente. Fuck, il fait déjà clair. Je veux dormir jusqu'à midi. Enjamber le bordel. Me servir un jus d'orange. Regarder juin arriver pis être contente pareil.

L’été, l’été, l’été c’est fait pour jouer

Ce sera un été chaud et humide qu’ils disent. Moi je l’savais. J’aimerais que ce soit un été qui sent bon aussi. Les concombres du jardin, coupés, salés, poivrés, sur la table. La crème solaire. La sueur. Le steak sur le charcoal. L’haleine de Mr Freeze des enfants. Le chlore de la piscine. L’eau du lac. Les frites sur la route de campagne. Le popcorn au ciné-parc. La barbe à papa à la Ronde. Le Kool Aid à l’orange. La crème glacée molle à la crèmerie. La bière froide sur le patio. La sangria sur la terrasse. Le joint sur Ste-Cath au festival de Jazz.

Plus de parfums du passé simple.

Des odeurs faiseuses de souvenirs.

Des mélodies aussi, comme seule l’été peut en donner. Les enfants, leurs amis et nous, dans la piscine. Les moteurs de bateaux. Les insectes dans leur forêt d’herbes hautes. Les voisins qui jasent doucement sur la galerie à deux heures du matin. L’écho du Grand Prix sur les rives du St-Laurent. La guitare au bord du feu. Les rires du party dans la maison d’en face. Les roues de mon vélo sur les cailloux du sentier.

Plus de ce chant lancinant, déchirant qui m’assourdi.

Des airs nouveaux. Soundtrack pour une série sans fin. Sans prequel, sans sequel. Real time.

Ma découverte ce soir: Shooter Jennings. Mais j’arrive pas à mettre le code pour le player pour le moment… suivez le lien si ça vous chante!

Shooter Jennings: Sweet Savanah (c’est pas un vieux porn des années 80 ça?)

Zone sinistrée

C’est une bonne chose qu’il n’y ait pas d’arme à feu à ma portée. Mais je regarde le dessus de mon bureau, et je vois les possibilités.

Brocheuse, ciseaux, règle en métal. Même mon téléphone me donne des idées.

D’un autre côté je pourrais très bien la tuer avec mes mains. Mes ongles aussi. Mes dents?? Ahhhhh oui, je sens son sang chaud innonder ma bouche.

Tout ce qui me passe par la tête quand elle parle c’est “ta yeule, ta yeule, ta yeule, ferme ta colisse de yeule avant que j’t’arrache la face avec mes dents, que j’t’étrangle avec le cordon de mon téléphone, que je t’assomme avec mon clavier, que t’enfonce ma souris dans la gorge. TA YEULE!”

Ah oui, j’ai l’image si claire, si vrai dans ma tête. L’élan de mon clavier, la poussière qui s’échappe d’entre les touches au ralenti, sa face qui s’affaisse contre le clavier. Ça doit tellement faire du bien. À elle. Ça la réveillerait un peu.

Ben non j’pas PMS… Ouan ok, pis même si je l’étais, qu’est-ce que ça change?

Ok, ok, je le suis, un peu, si peu…

On sait ben vous autre les hommes, on peut pas être agressives sans que vous pensiez qu’on l’est. Non, j’suis pas émotive, arrête de m’regarder, qu’est-ce qu’y a j’suis pas belle? J’suis grosse?

Respire, relaxe, c’est juste tes hormones, t’as pas de contrôle la dessus.

Arrrrghhhh, le monde est noir, je veux mourir, je veux toutes les tuer, fuck que tu me tappe sur les nerfs, décolisse!!!!!

PMSPMSPMSPMSPMSPMSPMSPMSPMS c’est pas rien qu’une excuse…

Promis juré. Je suis pas vraiment folle.

Or am I?

That’s it

Ça m’arrive des fois. Face au mur, je m’appuie sur mes bras et je compte. Jusqu’à… 100 mettons. Et je me retourne, pour les chercher. Je cherche, je cherche. Maudit, sont bien cachés!

Pour me rendre compte qu’ils sont tous dans le sous-sol et qu’il viennent de commencer une game de Monopoly. Sans moi. Et quand j’arrive dans la pièce, ils se tournent vers moi, avec ce sourire qui tue. Qui coupe mon souffle. Qui me rappelle pourquoi j’en veux pas d’amis.

Amis, amies, amants, relations. Cette interaction qui fait que je me jette dans le vide, avec une naiveté qui me donne mal au ventre. Cette attente ridicule qui je sais ne sera rencontrée que par l’indifférence.

Je me protège dans mon isolement. Et à chaque fois que je sors la tête c’est pour recevoir une brique. En forme de trahison, de dénigrement, de condescendence, d’humiliation.

La shop est fermée. Je donne plus rien. Fuck it. J’aime autant jouer toute seule.

Jour de paye

Je gosse sur le laptop de L. WPA PSK TKIP MAC key blablablaaaaa, j’t’écoeurée. Mon minuscule réseau (PC filé – routeur – laptop) marche à moitié pis ça me tente plus. Son internet marche, il a accès à mes fichiers partagés. Bon, c’est au moins ça. Mais de mon pc j’accède pas aux siens. Anyway…

La semaine est longue, interminable, le bureau me fait chier de plus en plus. Faut dire que ça fait deux ans et demi que je suis là. C’est pas mal mon max. Trois au plus. Habituellement un autre employeur vient me chercher, pour une plus grosse job, plus gros salaire. Alors quelque chose devrait arriver d’ici six mois. Là ou ailleurs, il est temps que ça bouge.

Au moins j’ai du fun. J’ai traité l’anglaise de grosse, en la regardant manger son troisième Krispy Kreme. Était fachée. L’autre anglaise (de nom en tout cas, parce que anglais ou français, quand elle parle on comprend rien Pierre=Piaille Commande=Camanne Mercredi=Mécrédzi Frère=Freille) regardait la boîte depuis un bout. Elle s’est levé et s’est mise à marcher vers elle, comme hypnotisée. Elle a commencé à l’ouvrir, et je lui ai dit: “Qu’est-ce que tu fais? T’as pas vraiment envie de manger ça? Tu vas filer mal, tu vas avoir des brûlements d’estomac…” Elle m’a regardé toute triste. “Ouan finalement…” Et elle est retournée à sa chaise. Qui sait, je lui ai peut-être sauvé la vie?

Le contrôleur cherchait mon boss, à 16h15. Je lui ai dit: “Y est pas là. Y est parti ça fait déjà un bout.” Il a fait une drôle de face… J’aurais pu lui dire qu’il travaille environs 3 heures par jour anyway, mais je la garde pour une autre fois.

J’ai mis un transporteur en attente après l’avoir écouté me raconter pourquoi il n’avait pas livré son voyage à l’heure.

-Mon chauffeur s’est blessé dans le dos, pis là il a fallu que j’en appelle un autre et blablablaaaa.
-Attend moi donc une minute.
Muzac, 30 secondes… Je reprend la ligne
-Bon, s’cuze, j’essayais de m’en crisser plus, mais ça pas marché. Il est où ton truck?

Qu’on se comprenne. Je ne traite pas tous les transporteurs comme ça. Lui, c’était mérité. Il a simplement utilisé la mauvais menterie au mauvais moment. Parce que je savais qu’il n’avait pas ramassé le voyage. Alors comment pouvait-il l’avoir dans sa cour? La première erreur a été de me sous estimer. Crétin. Ça fait dix ans que je suis dans le transport. C’est un petit monde. Si tu ne me connais pas, demande à tes collègues ou ton boss. Ils vont t’expliquer.

Demain c’est la paye. Je pense que je vais acheter des bonbons aux grosses. Sont ben fines quand même.