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Je m’attendais à un torrent. Un vomi en projectile. Une overdose. Assez de mots pour inonder mon blog de ressentiment, d’amertume, de regret, de peine, de solitude, de… faim permanente finalement reniée.
Je me suis retrouvée devant mon écran, les yeux enflés, les temps moites, les joues rouges, le goût du métal dans la bouche. Et puis rien. Ou si peu. Pourtant ce qui a alimenté mes élans d’avant s’est esquivé, s’est désisté, s’est effacé. Flotte.
Tout ce que je n’ai pu dire ou écrire s’est retrouvé ici. Tout ce que je ne pouvais avouer ressentir. Tout ce que je voulais admettre. Tout ce que je voulais oublier. Ça revenait sans cesse, et je me retrouvais sans mots vers l’extérieur, presque noyée dans ceux qui montaient pour échouer dans ma template. Ce que j’ai fini par dire vraiment était tout ce qui comptait.
Mais pourquoi la perte maintenant est moins douloureuse que celles que j’avais imaginées entre deux silences un peu trop longs? Pourquoi toutes ces phrases perdues entre mes deux mondes, avortées sur mes dents?
J’ai rêvé. Et pensé que tout serait écrit. J’ai rêvé. Et pensé que comme autant de bouées mes mots me sauveraient du naufrage assuré, plus annoncé depuis longtemps mais quand même prévisible. Mais depuis quelques semaines l’éveil me guettait. Il me pokait dans les côtes avec son doigt pointu.
J’ai essayé tellement fort. Je me suis battue du mieux que j’ai pu. Dans le coma, sans jamais ouvrir les yeux, j’ai repoussé ma conscience. Mais c’était peine perdue. Elle m’a eu. Je saigne de partout. L’éveil a tout de même fait son travail. J’arrive plus à fermer l’œil.
Merci à Dieu Diesel pour l’explication. Celle que j’ai compris.
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