hiatus

We need to talk… I hope I’ll be back. When everything has been said.

La voix

Elle est apparue au milieu d’une phrase, au centre d’un mot, juste avant une inspiration. Et puis mon nom. Et puis mes mots. Et mon coeur s’est emballé, mes yeux se sont mouillés, ma respiration s’est arrêtée… un peu.

Elle a redonné à ces mots la vie qui m’avait échappée lorsque je les ai écrits. Elle a mis en symphonie la confusion qui hantait chaque phrase. Elle a fait de ces paragraphes des chapitres de ma vie. Elle a mis un visage sur chaque sentiment que j’essayais d’identifier. Elle m’a dit que tout était vrai. Elle m’a aidé à ne jamais oublier.

Merci Pat.

Les mensonges


C’est du poulet. Ça f’ra pas mal. Tu sentiras rien. Je l’ai vu ce film. Je l’ai lu ce livre. Oui j’aime ça c’te toune là. Mmmm c’est bon ça, qu’est-ce que t’as mis là dedans? Non merci, j’ai pas faim. Ça va très bien et toi? Rien de neuf. J’ai envie de toi. Oui ça me tente. J’ai hâte. Je vais t’attendre. Je vais t’appeler. Ça me fait plaisir. Je suis heureuse pour toi. Tu as raison. Ça ne me dérange pas du tout. Je serai là.

J’prend l’après-midi, je m’en vais magasiner.

La robe

Je suis bien fière de moi. J’étais vraiment belle hier soir… en tout cas, en début de soirée. Ça s’est gâté vers la deuxième bouteille de rouge cheap servie avec le carré d’agneau aux champigons en canne. J’ai dansé un genre de merengue avec un gars de la cour et un genre de cha cha avec le concierge. Je dis genre parce que je ne sais danser ni un ni l’autre. J’ai cruisé le fils du président pendant que mon chum était aux toilettes. Il a eu la bonne idée de s’abstenir de sniffer, bravo. Je suis fière de moi parce que depuis le party de l’an passé, j’ai perdu beaucoup de poids. 35 livres pour être exacte. Je n’avais pas vraiment de problème avec mon image, mais ma santé n’allait pas du tout. Mais après m’être vue dans cette robe là, j’ai réalisé que je pouvais être un méchant pétard! (qui ramolli… ça fait deux mois que je ne vais plus au gym, trop depressed, mais j’y retourne dès cette semaine) Je me sentais très glamour, Hollywood a été mon surnom de la soirée. Il y avait même un petit flou dans ma caméra vers la fin de la soirée. J’ai pas nécéssairement hâte de voir les photos :-s Malgré tout je m’en suis bien tirée, faut dire qu’il y avait 350 personnes. Il y en a eu des pire que moi ça l’air. Good.

Parlant de poids. Mon fils de 11 ans sort de la douche, vient nous embrasser pour nous souhaiter bonne nuit. Il est en bobettes, les cheveux mouillés, complètment adorable. C’est l’annonce de chars avec William Shatner à la télé, et je suis en train de dire “On dirait qu’il va accoucher!” Comme je dis ça mon chum sacre une claque sur le ventre de notre fils en disant “Parlant de grosse bedaine!”

…. Ah ben crisse. Les rayons de la mort sont partis de mes yeux. Il vu. JAMAIS, ok? Jamais tu ne va faire de remarques comme ça à ton enfant de 11 ans. Bon je pouvais pas lui dire, pas devant les enfants. Je ne comprends pas ce qui lui a passé par la tête de faire ça. C’est tellement stupide et méchant. Premièrement il n’est pas gros. Oui il est costaud, mais pas gros ni obèse. Mon amour de mère ne m’aveugle pas. Mais génétiquement, je le sais, il sera toujours comme ça. Et je peux facilement le comparer à ses chums, surtout l’été quand ils viennent se baigner. Non, mon fils n’est pas gros. On a eu la discussion cette semaine L. et moi. Mais j’ai tort et il a raison. Whatever. Mais de faire ça? C’est le genre de chemin que tu veux prendre avec tes enfants?

Est-ce que je vais lui en parler de cette claque? Oui, il le faut je l’sais bien. Mais j’ai peur de la tournure que cette conversation pourrait prendre. Je vais y penser.

C’est parti

Le magasinage, les cadeaux, les soupers, les partys, les décorations, la bouffe, le monde que j’ai pas envie de voir. J’ai même pas décoré encore, pas de sapin, juste quelques lumières dehors. Il fallait bien qu’il en mette, tous nos voisins l’ont fait…

Ça fait trois jours qu’il coke, dans le jour même des fois. Après toutes ces années, il pense encore que je ne m’en rends pas compte. Je le confronte, il pogne les nerfs… Ehhh qu’on a du fun. Que ça soit une ligne, un quart ou un gramme je m’en crisse. Pour moi il n’y a aucune différence. Je suis au travail, qu’est-ce qu’il fait de ses journées? Je l’sais pas. J’arrive c’est le bordel, il fait a souper à peine un jour sur deux. Je me tape les devoirs, le souper, le ménage, les réunions, les lifts pour les cours, les courses. Il a quelques projets en vue, il joue à la bourse, il va au bar.

Bon, ça va faire.

J’ai décidé de prendre le mois de décembre off de toute cette merde. J’ignore tout ça, j’arrête de déprimer, me morfondre, me replier. On passe les fêtes. Je vais tout faire pour que ça se passe bien.

Je vais me mettre un beau sourire dans la face, je vais dire s’il vous plait et merci, je vais frotter, popoter, acheter les hosti de cadeaux, rentrer un sapin, étendre les maudites décorations laides à travers la maison.

C’est pas le temps de bad tripper, pas avec les enfants. C’est leur plus beau temps de l’année, je leur gâcherai pas ça. Mais je ne regarderai plus en arrière. C’est fini. Comme c’est là, je ne sais pas s’il sent le courant changer, mais puisqu’on ne peut plus se parler, il est ben mieux d’allumer. Parce qu’il va avoir une méchante surprise.

The spirit indeed is willing


But the flesh is weak.

What am I to do? Say no?

Ohhhh Jim, Jim, Jim… You of the incredible cock…

I give you my skin, my breath.

Take me please.

D’amour et d’eau de javel

Je sais pas quand ça c’est passé. Je sais pas. Mais quand je le regarde maintenant, c’est plus pareil. En fait c’est comme quand j’met pas mes lunettes, je plisse les yeux pour mieux voir. Mais là c’est pas des lunettes que ça me prend. C’est quoi? Si je voyais de l’amour dans ses yeux, est-ce que j’en voudrais aujourd’hui? De toute façon, pourquoi y en aurait soudainement? Y a du désir des fois, mais j’ai pas toujours l’impression que c’est parce que c’est moi. Surtout quand j’me déguise. J’y ai tout donné. J’ai joué tous les rôles. Je l’ai fouetté, insulté, frappé, marché dessus. Et plus. Je n’y pense plus. De le voir toujours soumis, c’est un turn off maintenant. J’ai pensé longtemps que c’était ça le cul, sale, violent, tordu.

Mais j’ai 34 ans, ça fait bientôt 19 ans qu’on est ensemble pis là mettons que j’en ai plein l’cul. Ça ne m’allume plus depuis longtemps, mais bon, j’ai toughé. Des fois je lui dis, on fait comme dans un porn ok? Ordinaire, une pipe, par en avant, par en arrière. Il est pas capable.

Je me fais peut-être des illusions, peut-être que j’ai tout faux, mais me semble que ça serait plus façile pour moi de vouloir rester si on avait une vie sexuelle satisfaisante. Je suis encore capable de lui donner ce dont il a besoin, je suis encore capable de le satisfaire, mais je ne suis plus capable de ne pas l’être. Et je ne pense pas que de me mettre à courailler va sauver mon couple non plus, mais euh, bon, humm… ouan c’est ça.

Le poids de la vérité

Je le sens peser très lourd. Je sens ma raison m’abandonner un peu plus chaque jour, même si de l’écrire me soulage momentanément. Mais dans le fond, ce que je fais, c’est que j’évite de penser. J’évite la douleur, le manque, le vide, le silence, la peine, l’échec, la peur, l’insécurité, la solitude, la vérité.

La vrai vérité, celle qui me pousse à fuir encore. Celle qui me terrorise. Celle que je n’arrive même pas à écrire de peur de la voir me regarder.

La vérité qui m’empêche d’aller dans mon folder et de deleter tous ces emails que je ne lis plus. Tous ces moments qui m’ont aidé à me lever le matin et donné enfin le goût de passer à travers la journée. Tous ces mots qui m’ont rendu belle. Toute cette merde dans laquelle je me suis mise. Et cette dernière entrée qui m’a tuée.

J’ai perdu la vie pendant quelques minutes cette journée là. Mon coeur s’est arrêté, même si en voyant le message qui me disait qu’un nouveau email était arrivé, je savais ce qu’il contenait.

Je savais que mes journées ne seraient plus les mêmes, que ma vie redeviendrait vide, que plus jamais je n’aurais ton visage entre mes mains. Je l’avais déjà lu avant de l’ouvrir.

La vérité… c’est lourd. C’est fucking dur. La vérité, ça me fait chier.

My thought exactly


I just love Andy Capp. Every time I go to the used book place I look for the small collections, the very old ones. The recent ones I don’t like as much, because they took Andy’s accent away and it just isn’t the same.