Si l’eau

Fatiguée, fatiguée, comme toutes les bonnes raisons, entassées les unes sur les autres dans le fond du garde-robe, le poids d’excuses et de justifications et de rêves fait trembler et s’effondrer les supports. Comme il n’existe plus rien, que la raison est ensevelie et suffoque, comme il fait noir, que mes doigts frappent le mur sans arrêt à chaque tentative de retrouver le nord, surtout. C’est un grand paragraphe qui n’a rien retenu, que la folie de l’absence de vigules, que l’essouflement du manque de points. C’étaient des mots, c’était vrai, mais les reliefs usés d’être frôlés, comme des sous noirs, sur lesquels on ose pas s’attarder. Et déboule le temps et ses significations boîteuses, ses promesses sans scrupules brisées et ses parties sans cesse gagnées contre nous. Rien, plus rien du tout. Que des fils, si minces qu’on plisse des yeux, qu’on se convainc de les voir, si brillants et forts qu’ils étaient. Dans un étang je suis née, dans un étang je vis toujours. La vie qui m’entourre suit son cycle, de lumière et d’ombre, de souffle et pierre, de départs et d’arrivées. D’arrivées et de départs. Sous mes pieds l’eau. Et le noir. Et l’enclos. Qui s’écroule.

I am a swan

pink floyd – atom heart mother – 02 – if.mp3
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If (Waters) 4:30If I were a swan, I’d be gone.
If I were a train, I’d be late.
And if I were a good man,
I’d talk with you
More often than I do.

If I were to sleep, I could dream.
If I were afraid, I could hide.
If I go insane, please don’t put
Your wires in my brain.

If I were the moon, I’d be cool.
If I were a book, I would bend for you.
If I were a good man, I’d understand
The spaces between friends.

If I were alone, I would cry.
And if I were with you, I’d be home and dry.
And if I go insane,
And they lock me away,
Will you still let me join in the game?

If I were a swan, I’d be gone.
If I were a train, I’d be late again.
If I were a good man,
I’d talk with you
More often than I do.

Down the stairs

Another one another one another one

I can’t

Break

Unless mine is broken as well

Unless mine is

Not involved

Nothing to recover from

But a sweet a warm a loving

Moment embrace more never to be

The rush of the stumble

Has no equal

ExLax, deuxième rangée dans le fond

Y être presque. Ou à peine. Dans la perception du tout près alors donc pas tout à fait. Les semaines passent, se vivent, s’écoulent comme la slush fondante en route vers l’égout, mais aussi comme la source qui perce la glace. Et on vit toujours comme ça. Comme sur un brouillon, plein de graines d’efface, comme en répète, le metteur en scène dehors en train d’en fumer une.

Et on demanderait pas mieux qu’un foutu scénario qui tient debout. Réconfort dans la certitude d’une existance assise solidement sur le rocher au coeur de notre jardin enseveli sous les orties et les marguerites. Passer le weed whacker dans les angoisses et le mal de vivre peut-être surfaits mais néanmoins légitimes.

Et les insectes se délectent. Les insectes dévorent et chient. Pas fini de digérer qu’ils se remettent au travail. Dans les yeux, les oreilles, dans la bouche et la tête, bouffent le contenu, les idées, les visions et les rêves et partent. Le résultat de nos procrastinations amères derrières eux. On torche, spic n span, jusqu’au prochain buffet.

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Je suis prise d’angoisse chronique depuis ce foutu atelier de création littéraire à chaque mot que j’écris. Je doute, questionne, ce qui en soi ne devrait pas être mauvais. Mais l’idée de “travailler” mes textes, ça me tue. Et alors je me met à écrire, et soudainement c’est plus l’fun. Est-ce que je devrais changer çi, ça, y en a trop, pas assez, syntaxe, forme, franglais, engrish. Fait chier. J’ai jamais voulu écrire pour personne. J’écris parce que j’en ai besoin. Mais je me surprend à raturer à la source, avant même de commencer à écrire. Je sais que ma source n’est pas tarie. Comment pourrait-elle l’être? Je suis en vie! Anyway. Je voudrais retourner en arrière des fois. Oublier ce que j’ai entendu, ce que j’ai appris. Deux heures, c’est tout ce que ça m’a pris pour me fucker.

J’suis dans ce mood là

Il y a eu le travail additionel sur mon devoir, avec un éditeur qui m’écoeure. J’édite le texte et le repost bientôt. Il y a des jours, des vagues, des départs, des arrivées et d’autres encore.

Sortie neige demain. Je rempli le mp3 à ma fille pour sa ride vers Valcartier avec ses demandes: RATM, Radiohead, Pearl Jam, Nirvana. Et dessus il y a déjà Jimi, Alice in chains, Janis, Foo Fighters, The Killers, Disturbed, les Peppers, Sabbath, Butthole Surfers, les Doors, Iggy Pop, Bob Marley, Guns, Cure, Beck… C’est indéniablement ma fille.

C’est donc ma semaine. Qui n’arrive jamais assez vite, qui est toujours finie trop tôt. Ceinturée avant et après d’autres moments qui durent juste le temps de ne pas les oublier. On partage jamais assez, et c’est pas toujours bon pour la santé. Mais on y va de zoothérapie, et tout est doux, malgré les dimanches.

Et des épopées, des aventures… These are the seasons of emotion and like the winds they rise and fall.


Oh, et pour le fun… On sait jamais! Signez la pétition

Sur les blocs

J’arrange et désarrange les mots et ils ne font pas plus de sens à l’endroit qu’à l’envers

Dans le regard des autres je ne suis qu’un reflet roux et un éclair dans les yeux

Qu’une grosse madame drôle avec un grand coeur

Béant qu’il est, avec des traces de pas à grandeur

J’arrange et désarrange les soupirs les sourires les martyrs

Dans le regard de l’autre qu’un accessoire pour oublier la profondeur de sa solitude

Qu’une écharde dans l’horizon des rêves indécrottables

Battue que je suis, pourtant sans une ecchymose

J’arrange le désordre qui m’a menée jusqu’ici

Je désarrange l’ordre maniaque de mes départs sans cesse remis

Qu’une pierre de plus à tenter de jetter en premier

Partie que je serai, avec mes cailloux dans les poches

Break me (Devoir II)

Je tiens à préciser que je ne suis vraiment pas satisfaite de la traduction pour l’intro, mais pour l’instant cela fera.

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« Brise-moi » qu’elle me demandait, sans cesse. « Brise-moi, brise-moi. Et quand tu en auras fini, prend les pièces et recolle les comme bon te semble, comme il te plaira »

Mais comme un casse-tête, il n’y eut qu’une seule façon de remettre ses pièces ensemble.

« Tu peux me créer, m’inventer, me mettre au monde. Je t’appartiendrai, à toi seul. Tu seras le gardien de mon secret et mes failles et mes faiblesses ne seront que le témoignage de ma naissance sous tes mains. »

De la marchandise endommagée, c’est tout ce que cela m’évoqua. Malheureusement, je l’avais déjà brisée. Et ses failles et ses faiblesses n’étaient en fait que le témoignage de ce qu’elle était vraiment.

Bonne à briser.

 


Il était encore tôt. Et l’absence de voitures, qui dans quelques heures allaient reprendre d’assaut les huit voies de l’autoroute, m’évoqua brièvement Pyongyang. Un vide lourd, sans issue, sans espoir de changement. Nous roulions vers cet endroit qu’elle avait choisi, pas du tout au hasard. Un creux, un fossé entre les rubans d’asphalte, qui lui redonnerait la vie.

Il était encore tôt. Et tout était rose, comme si le soleil avait mis des lunettes. J’eu l’envie de lui demander… De lui demander si le rose ne lui donnait pas envie de changer d’idée. Si le rose ne la réconfortait pas un peu, comme il le ferait pour une petite fille. Mais le rose ne toucha jamais ses yeux.

Elle fixait tout droit devant, le souffle court, des perles de transpiration se formant sur sa lèvre supérieure, le bout de sa langue accrochant au passage les plus aventureuses. Le rose m’avait déjà envahi et les kilomètres fuyants me rapprochaient de plus en plus de la réalité.

 


Qu’elle ait vu en moi l’outil qui finalement allait, croyait-elle, la réparer ne me sembla même pas étrange. Ce midi-là, assis tout les deux sur le lit des parents, elle me confia tout simplement la tâche. Après tout, c’était le même sang qui l’avait rendue défectueuse. Maintenant qu’il ne restait que nous deux, il était temps, croyait-elle encore, de rétablir l’équilibre.

Je pris la chose un peu à la légère. La rassurant occasionnellement de mes bonnes intentions et de ma volonté à exaucer la sienne. Et sans relâche elle me talonnait. « Brise-moi ». Un jour elle arriva avec une carte routière, déjà habillée pour partir, son sac pendant à son épaule, son visage rouge d’anticipation et de détermination. De l’autre main elle me tendit les clés de la voiture.

 


« C’est là, c’est là, c,est LÀ! »

Je ne veux pas que ce soit là, je veux continuer à rouler, continuer à avancer la tête baissée, les yeux fermés, le cœur paralysé. C’est pas lui qui est ici dans l’auto avec toi, c’est moi, c’est moi qui t’aime, qui… t’a jamais protégée, jamais consolée, jamais défendue… c’est moi qui dans le noir écoutait en faisant semblant de rien entendre, sentant votre odeur monter et envahir l’air et se rendre directement entre mes jambes, moi qui parfois se voyait à sa place, regardant ton visage et capturant ton âme et déversant mon amour.

Elle est débarquée l’auto à peine immobilisée, courant vers le trou qui nous briserait tout les deux.

Realized

“Break me” she said.  “Break me, break me. And when it’s done, when it’s all over, you can put the pieces back together however you want to.”

But like a jigsaw puzzle, her pieces were meant to only fit one way.

“You can make me, invent me, create me. I’ll belong to you and only you. You’ll hold the secret. My cracks, my flaws only reminders that I was born from your hands.”

Damaged goods, that’s how I saw it. Unfortunately, I had already broken her. Her cracks and flaws only reminders of what she was made of.

Worth breaking.

Devoir

La fiction n’est qu’une réalité au conditionnel.

(Ça sonne comme une citation sur evene, cliquez ici pour d’autres citations sur le bloquage imaginaire!)

Je me suis étonnée avec cette constatation. J’arrive jamais à m’approcher de ce que je crois être de la fiction. Ma définition en vaut une autre. J’ai pas mis le doigt dessus encore, mais je sens que je m’en approche.

D’ailleurs, le fait que je doive travailler un texte m’écoeure pas mal. Deux pages d’ici jeudi. Et c’est à cause de ça que je n’arrive plus à écrire depuis quelques jours. Pas un mot.

(On ne devrait pas me demander de choisir, de narrer, d’introduire, de developper… en fait on ne devrait pas me demander quoique ce soit, on ne devrait que continuer à croire avec moi que je ne suis qu’une écriveuse sans trop d’orgueil ni génie, ça éviterait les déceptions)

Je suis stallée sur le bord de mon imaginaire et je fais du pouce dans le sens contraire du trafic.