L'été blanc

[haiku url=”http://dc340.4shared.com/img/153218134/2208fd13/dlink__2Fdownload_2FPLongmr_5F_3Ftsid_3D20111026-040833-16fb94/preview.mp3″ Title=”White Summer”]

De la galerie, la vue donne l’impression d’un champ, dune vie ailleurs, en d’autres temps. Un peu de vent ferait se soulever la poussière et tu plisserais les yeux en scrutant l’horizon, te demandant si c’est le bon jour, le bon moment.

Quand je passe devant chez toi tu y es, même si tu n’y es pas. Je te sens, de la rue je te vois, tu habites l’endroit comme un rire fort dans une caverne profonde. J’espère toujours que nos yeux se croisent, que tu m’invites enfin mais ça n’arrivera pas. Les gardes sont à l’affût.

Parfois j’imagine que tu vois ce que je vois. Et tu descends les quelques marches qui nous séparent. Tu me rejoins, en traversant sans difficulté la clôture, tu me rejoins et on avance vers la vie d’ailleurs, on y pénètre, laissant les gardes en plan, parce que nous, on voit, on va et ils n’y peuvent rien.

J’ai envie de ce mouvement de nos pas vers la voie poussiéreuse au bout de la 3e avenue. Il n’y a pas de porte tu vois. C’est nous qui dessinons l’entrée.

Et il y a des forts où nous pourrions habiter, des ponts-levis au-dessus de fosses profondes, mais toujours nous garderions l’oeil sur la route devant, car jamais elle ne cesserait de nous appeler. Des forts, juste pour ces moments où le souffle calmant de l’aventure qui se repose avant de mieux nous reprendre s’impose. Des ponts pour prendre racine. Des fosses autour parce que nous serions une ile inatteignable.

Je passe devant chez toi, beaucoup trop souvent. Je te sens, de la rue je te vois, et tu m’habites. Je suis une caverne profonde.

Bits of a new one

“I’m lost, I’m lost can’t you see?”

(While thinking, thinking she was headed somewhere until Victoria’s Secret’s catalogue came out)

Hodge Podge. When you say it out loud, it sounds like some kind of desert. Always wanted to write that. Like lost like water we fly over words when they run when they try to get away with it. Door’s wide open man, step right out. I ain’t running no more.  I wanna tell stories ’bout mah ded kitteh and ’bout that time when Ah loss mah job.

She doesn’t look like she’s read any intelligent books. I read that once and could not help wondering if it was about me.  Then I thought, how could it be? Now I think, who gives a fuck? I read Esquire magazine for my overpaid overworked no-time-for-arts-and-culture capitalist pig needs while puking eco-propaganda around me like I was fucking David Suzuki’s heir. I never pretend though. I can sleep at night because I think about buying a Prius. But now I’m told Ethanol is the root of all evil. Gotta keep up with these damn lobbyists! I’m thinking. I might not read anything printed anymore, but I sure am informed. And opiniated. On my way to being cultured and politicized enough for anyone who cares. Then again, I have to stay close to the commoner. That’s why I support my hockey team and watch tv.

Publier

J’aurais aimé que mes mots te transpercent, te crèvent, t’arrachent les yeux. Te renversent, te démembrent. Hacksaw. Une pluie de sang coulant des bouts de doigts ayant voulu effleurer les phrases insupportables.

J’aurais voulu. Autant de pouvoir que la voix de Wells, panique all around. Des mots comme des clous, comme des balles. Chaque ligne coupant à la source les envies d’ordinaire.

Et qui est-ce qui se couche avec l’intention de l’écrire ce grand roman? Mais surtout, avec la conviction qu’il en est capable? Désespoirs derrière les touches, nous sommes tous prisonniers de nos ambitions.

J’ai envie d’armes de destruction jouissive, de mon clavier vers le points G de ton imagination. Et d’abreuver le tout des insultes les plus basses pour mieux te prendre par derrière, une poignée de cheveux sales entre mes doigts, je te tape la tête sur le mur au rythme de mes verbes.

Et les soupirs lourds de contentement, pendant que t’essuie le tout, le coeur prêt à sauter. Ce sera le plus beau sommeil. La tranche marquée de fines lignes d’usure. Les pages maculée de plaisir. Traces de nuits solitaires.

Mes mots comme douleur, comme remède. Mes mots comme amour, comme mort. À grand coup, à tout coup.

Notes

“Je n’ai plus que… ce n’est plus que de la musique, tu vois? Comme un courant continu, pas de chute, que le mouvement, que le son. Et quand mes doigts saignent, que les frets se fusionnent c’est comme le lever du soleil. Une autre journée arrivera sans que je l’attende, mais elle sera la bienvenue. La naissance de mes enfants, la mort de mon père, la maladie de ma soeur, des concertos enflés. Point d’orgue au dernier soupir comme au premier. Et la tempête des instruments qui fait se renverser mes abris.”

Le silence n’était qu’applaudissements. Lueurs sur son visage, dansantes entre ses sourcils froncés. Et je me promet de lui offrir autant, même si ce ne sera jamais en si peu de mots. Quand je me penche au dessus de la table pour effleurer son visage de mes doigts, l’odeur du vin oublié dans ma coupe me rappelle que nous sommes assis depuis des jours. Des jours à écouter ses symphonies.

Shuffle.

Et une autre minute passe, la cire fond, le feu s’éteint.

Break me (Devoir II)

Je tiens à préciser que je ne suis vraiment pas satisfaite de la traduction pour l’intro, mais pour l’instant cela fera.

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« Brise-moi » qu’elle me demandait, sans cesse. « Brise-moi, brise-moi. Et quand tu en auras fini, prend les pièces et recolle les comme bon te semble, comme il te plaira »

Mais comme un casse-tête, il n’y eut qu’une seule façon de remettre ses pièces ensemble.

« Tu peux me créer, m’inventer, me mettre au monde. Je t’appartiendrai, à toi seul. Tu seras le gardien de mon secret et mes failles et mes faiblesses ne seront que le témoignage de ma naissance sous tes mains. »

De la marchandise endommagée, c’est tout ce que cela m’évoqua. Malheureusement, je l’avais déjà brisée. Et ses failles et ses faiblesses n’étaient en fait que le témoignage de ce qu’elle était vraiment.

Bonne à briser.

 


Il était encore tôt. Et l’absence de voitures, qui dans quelques heures allaient reprendre d’assaut les huit voies de l’autoroute, m’évoqua brièvement Pyongyang. Un vide lourd, sans issue, sans espoir de changement. Nous roulions vers cet endroit qu’elle avait choisi, pas du tout au hasard. Un creux, un fossé entre les rubans d’asphalte, qui lui redonnerait la vie.

Il était encore tôt. Et tout était rose, comme si le soleil avait mis des lunettes. J’eu l’envie de lui demander… De lui demander si le rose ne lui donnait pas envie de changer d’idée. Si le rose ne la réconfortait pas un peu, comme il le ferait pour une petite fille. Mais le rose ne toucha jamais ses yeux.

Elle fixait tout droit devant, le souffle court, des perles de transpiration se formant sur sa lèvre supérieure, le bout de sa langue accrochant au passage les plus aventureuses. Le rose m’avait déjà envahi et les kilomètres fuyants me rapprochaient de plus en plus de la réalité.

 


Qu’elle ait vu en moi l’outil qui finalement allait, croyait-elle, la réparer ne me sembla même pas étrange. Ce midi-là, assis tout les deux sur le lit des parents, elle me confia tout simplement la tâche. Après tout, c’était le même sang qui l’avait rendue défectueuse. Maintenant qu’il ne restait que nous deux, il était temps, croyait-elle encore, de rétablir l’équilibre.

Je pris la chose un peu à la légère. La rassurant occasionnellement de mes bonnes intentions et de ma volonté à exaucer la sienne. Et sans relâche elle me talonnait. « Brise-moi ». Un jour elle arriva avec une carte routière, déjà habillée pour partir, son sac pendant à son épaule, son visage rouge d’anticipation et de détermination. De l’autre main elle me tendit les clés de la voiture.

 


« C’est là, c’est là, c,est LÀ! »

Je ne veux pas que ce soit là, je veux continuer à rouler, continuer à avancer la tête baissée, les yeux fermés, le cœur paralysé. C’est pas lui qui est ici dans l’auto avec toi, c’est moi, c’est moi qui t’aime, qui… t’a jamais protégée, jamais consolée, jamais défendue… c’est moi qui dans le noir écoutait en faisant semblant de rien entendre, sentant votre odeur monter et envahir l’air et se rendre directement entre mes jambes, moi qui parfois se voyait à sa place, regardant ton visage et capturant ton âme et déversant mon amour.

Elle est débarquée l’auto à peine immobilisée, courant vers le trou qui nous briserait tout les deux.

In white

45 minutes, Montreal to the south shore at 2am. Beaches, waves of snow. My car heater is not working and I’m fucking freezing… I think about that home made sybian. When I move my hair your smell invades my memories, fresh as the white banks on each side of the ghost road. A pink coffee in a pill to make sure I don’t swoon myself to sleep in the storm. One, two, three cars fall in the ditch. Could’ve been worst. Could’ve been me. Could’ve been the last of you gripping my hair to make me look in the mirror. The soreness in the morning will make me smile. And while it will be your turn to drive away tomorrow, I’ll finally have a shower and smile some more.

C’est mérité

Y arrive un moment donné, ça sert à rien de réfléchir. Pus rien avance. Tsé genre… Des straps, des cordes, des claques, une poignée de mes cheveux dans ta main, ma tête qui frappe le mur sur ton rythme, évacuant mes pensées, regarde mon cul en l'air, juste pour te prendre. La gorge sèche pis seulement de la sueur pis tes doigts pour me désaltérer. De la peur en sourires complices avant de perdre la vue sous le foulard. Ça pince, ça brûle, je sais pas je sais juste… juste que c'est ça qu'il faut. Fucked sensless. Mes cheveux qui sentent encore sur le chemin du retour. Je passe mes doigts sous mon nez. Je garde nos senteurs jusqu'au matin, parce que j'en ai pas fini de ta queue, même si ce n'est plus rien qu'en souvenirs. Je ne serai pas une bonne fille très très longtemps. Elle vient cette correction?

Behind je vois devant

Some will die in hot pursuit while sifting through my ashes
Some will fall in love with life and drink it from a fountain
That is pouring like and avalanche coming down the mountain

-Pepper/Butthole Surfers

 

J'ai soif.

Je cours.

Another one another one is here somewhere… Filled its pockets behind my back, full of my resolve… I hear hear hear don't you? Another one, somewhere, I hear… I thought I heard it… Somewhere behind me…

Et c'est devant maintenant… C'est là que les pas résonnent… Je ne suis toujours pas rendue… Pourtant.

Je cours.

 

 

Coming together

When I started to write here, I was no one. I wasn't dead, but not alive. Throught the years though, I've always been swan_pr. That's not really another me. In my mIRC days I was Valhalla. Then swansong. Then swan_pr, since 1998. But I have been others as well.

This weekend I will delete my myspace page, even though it's a swan_pr space. I don't need it, don't use it. And my old hotmail accounts sporting my other me's. 

I will keep my platform27 account, but will not post new things there either. Things I have been posting there are me as well, and I don't see the point in putting them anywhere but here, even though it's a bit different from my usual stuff. It's another form of expression, but still very much who I am.

People who have met me outside of this blog know that I am not different, not a character, not just a nickname. I don't have to step out of character in my every day life. Here and there, I am whole. Keeping separate pages and nicknames have done nothing good, nor bad. It hasn't brought me anything at all.

The one person I am here, I've always been inside. But only in the last year have I let myself accept my true nature and show it to the people that have known me from before I started this blog. Most of them have welcomed my new found peace with myself. Some still wonder who the hell am I.

I don't care. I don't feel the need to separate online and offline anymore.

…and the earth becomes my throne
I adapt to the unknown
Under wandering stars I've grown
By myself but not alone
I ask no one

…and my ties are severed clean
The less I have the more I gain
Off the beaten path I reign
Rover wanderer
Nomad vagabond
Call me what you will

But I'll take my time anywhere
I'm free to speak my mind anywhere
And I'll never mind anywhere
Anywhere I may roam
Where I lay my head is home

-Wherever I May Roam (Hetfield/Ulrich)

Entre quelque part, entre les deux

Je l'ai nommé la première fois, probablement par accident, en décembre. Ensuite, une mention en mars, une en avril… Et mai s'est ouvert à son nom, sa simple évocation étant tout de même  nébuleuse, incertaine. Comme mentionner le nom de quelqu'un qu'on connait à peine, mais qu'on aimerait bien rencontrer, sans le savoir.

Mais depuis quelques mois, il s'immisce dans mes pensées, s'infiltre même dans mes mots sans que je puisse le retenir, plus maintenant. On me le balance en pleine gueule, fort. Assez pour être sonnée de longues heures, assise, hébétée, sans défenses. C'est un inconnu au visage familier, comme mon voisin d'en face. Je le regarde, le considère, l'évalue, et toujours son essence m'échappe. Pourtant pour lui, je me suis donné la mort. À vouloir le connaître, qu'enfin il m'adresse la parole, qu'il me touche, frôle même, j'en ai perdu mon propre nom.

Quelqu'un qui t'aime, pour moi, ce n'est pas quelqu'un qui se souçit de la place que tu joues dans sa vie; c'est quelqu'un qui veut tout faire pour que tu sois heureux. Tout. Même au détriment de soi.
Ce n'est pas l'Individualisme qui est le problème, c'est l'égoïsme. Il y a une différence.

-Bouteilles à la Mer

Mais où est la frontière entre les deux? Accepter son individualité… ne doit-on pas faire preuve d'un peu d'égoĩsme pour y parvenir? Et cela ne se fait-t-il pas au détriment de l'autre? Et en prendre conscience…

Il ne devrait pas y avoir de prix à payer pour aimer. Il ne devrait pas y avoir un spectateur et un acteur. Même avec des rôles interchangeables, l'équilibre, dans cette équation est impossible. Ai-je tort, maintenant, de ne plus accepter d'aimer à mon détriment?

C'est peut-être moi qui ne fait pas la différence, s'il y en a une, entre vouloir rendre quelqu'un heureux, et l'aimer. Avoir tout fait pour me rendre heureuse. Sauf m'aimer. Voilà. Et ça pèse lourd dans une balance vide.